Jean Sylvain Bailly (1736 - 1793)
Bailly fut d'abord un astronome et ensuite un révolutionnaire.
Retracer sa vie c'est aussi évoquer cette période si riche en événements où le sublime a côtoyé 1 'horrible; C'est l'occasion de parler de ces hommes qui inconnus encore hier, ont été immortalisés par 1 'Histoire.
Beaucoup connurent un destin tragique, entraînés par une machine qu'ils ne contrôlaient plus. En fait, des clans se sont formés autour de leaders charismatiques face à une royauté moribonde. Il est pratiquement impossible de citer tous les acteurs de la Révolution, aussi ne nommerons-nous que les principaux. Les personnages dont le nom est suivi de la lettre (G) ont péri guillotinés, victimes de leurs idées, les lettres (MV) signifient mort violente, (assassinat, suicide, mort au combat, j’en passe et des pires. . .). Tout d'abord il y a le clan Robespierre (G), autour de lui, son frère Augustin (G), Saint-Just (G), Couthon (G), Lebas (G), Coffinhal (G), Henriot (G). . . .. La bande à Danton (G), Desmoulins (G), Lacroix (G), Hérault de Seychelles (G), Fabre d'Eglantine (G)... Le groupe dit des Girondins, accusé de fédéralisme alors que la République avait été proclamée une et indivisible: Brissot (G), Vergniaud (G), Ducos (G), Barbaroux (MV), Guadet (G),
Buzot (MV), Pétion (MY)... sans oublier leur égérie Mme Rolland (G)..... Les modérés partisans d'une monarchie constitutionnelle, Barnave (G), Duport, les frères Lameth......Ceux qui alliés d'abord avec Robespierre se sont ensuite ligués contre lui : Barras, Fouché, Tallien, Talleyrand, (tiens, ils sont morts dans leur lit eux, bizarre) . . . . Les indépendants: Marat (MV), Mirabeau, le Duc d'Orléans (G), Carnot, Condorcet (MV), . . . . Les purs et durs: Billaud Varenne, Collot d'Herbois.... Les serviteurs zélés: Fouquier Tinville (G),
Samson, Hermann (G), Carrier (G),.... Les humanistes communistes: Babeuf (G), Buonarroti, Darthé (G), .... Les Vendéens : Cathelineau (MY), Charrette (MV), Gadoudal (G), Bonchamps (MY), d'Elbée (MY), Lescure (MY). . . . Les féministes : Olympe de Gouges (G), Théroigne de Méricourt, Etta Palm. . . . . . Les grands chefs militaires: Kléber (MY), Marceau (MY), Jourdan, Hoche, Moreau (MY), Pichegru (MY), Drillon (G), Brune (MY), Dumouriez, Bonaparte. Pardon à Barrére (G), Sieyès, Hébert (G), La Fayette, Le Bon (G), Le Peletier de Saint-Fargeau (MY), Charlotte Corday (G), Rouget de l'Isle, le docteur Guillotin, le brasseur Santerre, le peintre David, l' entrepreneur Palloy, le cordonnier Simon, le menuisier Trinchard de ne pas les avoir classés. Pardon aux centaines de conventionnels, représentants du peuple de ne pas les avoir nommés.
Et Bailly dans tout ça ? Eh bien il a eu son rôle, nous allons en parler.
C'est le 15 septembre1736, au milieu des tableaux du Louvre, que Jean Sylvain Bailly jeta son premier cri. Son père et son grand-père étaient peintres titularisés et inspecteurs des collections royales, et à ce titre logés sur place. Bien évidemment ses parents virent en lui leur successeur et de fait le petit Jean Sylvain commença à tracer des lignes presque avant de savoir marcher. Mais le futur astronome manifestait pour le dessin des dispositions quelconques, honorables mais non décisives. Cette époque développa chez lui le sens de l'esthétisme et il resta toute sa vie un critique d'art très écouté. Ses premières leçons de mathématique ce fut un dénommé, De Moncarville qui les lui donna. Ce monsieur-là voulait apprendre le dessin. . . Il s'aperçut vite que son élève était doué et lui enseigna les bases de la mécanique céleste. Le jeune Bailly venait de trouver sa voie. Son père fut à la fois déçu et fier et n'entrava pas sa vocation. Ses progrès furent si rapides que l'abbé La Caille, dont la bonté égalait le génie, l'honora bientôt de sa visite au Louvre. Celui-ci apporta à Bailly, ce que fit Aristote pour Alexandre, c'est-à-dire un judicieux mélange de science et de sagesse. Une anecdote sur La Caille ? Volontaire pour une mission scientifique au Cap de Bonne Espérance, il ramena, trois ans après, en plus de toutes ses observations, 856 livres d'excédent sur les 10000 que le trésor lui avait octroyées. Il n'existait à l'époque dans les livres de comptes, aucune colonne intitulée" restitution". Malgré son acharnement à vouloir rendre cet argent, il dut se résigner à le garder. Contribuables méditez!... C'est dans le bureau de l'abbé, à l'observatoire du collège Mazarin que Bailly vit son premier télescope. Au centre d'une pièce ovale s'érigeait l'appareil, monstrueux et pacifique canon pointé vers le ciel.
A vingt quatre ans Bailly, continuait d'habiter avec ses parents. Un jour, il demanda à son père la permission d’installer, dans l'intérêt de ses études, une sorte d'observatoire à l'étage supérieur de la galerie. Celui-ci lui répondit:
« À votre aise. Vous passerez vos nuits là-haut dans la société des chats de gouttières. À votre âge, je préférais des passe-temps plus doux et faisais un meilleur emploi de mes insomnies.»
Ce fut un an après la réapparition de la comète de Halley, c'est-à-dire en 1760, que le jeune savant mit son projet à exécution. Le 21 mars 1762, à l'âge de 49 ans, dans une modeste chambre de la rue Gît le cceur, s'éteignit l'abbé La Caille. Bailly était là pour accompagner les derniers soupirs de son maître. Quelques années après, il lui rédigea un hommage dans une notice destinée à ses collègues dont voici un passage :
« C'est aux bontés de monsieur La Caille que j’ai dû mes premières connaissances sur l'astronomie. Qu'il me soit permis de louer mon maître. Je ne serai point blâmé en répétant les éloges dus à un homme illustre et vertueux. On ne peut trop étendre les devoirs de l'amitié et de la reconnaissance et les hommes utiles ne sont jamais assez loués. »
La notoriété de Bailly s'affirmait de jour en jour. Ses travaux sur les satellites de Jupiter lui ouvrirent la cour des grands.
C'est le mathématicien et astronome Clairaut (1713-1765) qui voulut prendre la place de l'abbé La Caille dans le coeur de Bailly. Il n'y parviendra pas vraiment. La Caille était un sage et Clairaut un "bon vivant". La philosophie du premier convenait au caractère de Bailly tandis que les meurs du second le choquaient. Ainsi cette fameuse histoire autour d'une certaine Emilie que Clairaut avait volée à Voltaire. Il l'avait séduite lors de leçons d'astronomie. De tout temps les étoiles ont fait partie de l'arsenal de Cupidon, mais cette fois la manière de les utiliser était toute nouvelle.
En définitive, ce fut un certain Saint Lambert qui mit fin à la querelle entre les deux hommes en leur subtilisant la belle décidemment bien volage. Ces histoires n'intéressaient pas Bailly, par contre il se passionnait pour la querelle que Clairaut avait avec d'Alembert au sujet des calculs de ce dernier touchant la fameuse comète de 1759. En 1768, il perdit son père, loua une maison à Chaillot et emmena sa mère. Deux fois par semaine, il revenait au Louvre où avaient lieu les réunions académiques. Dans la tranquillité de sa nouvelle maison il écrivit la première partie de son "histoire de l'astronomie", des origines de cette science jusqu'à la fondation de l'école d'Alexandrie. Certes, il s'est laissé un peu emporter puisqu'il n'hésita pas à remonter, de déductions en déductions, jusqu'à la période antédiluvienne. Or tout le monde sait que pour cette période-là, on manque cruellement de documents. . . Son dernier article astronomique est un mémoire sur les inégalités de la lumière des satellites de Jupiter et sur la mesure de leurs diamètres. Il sera publié en 1771 Après plusieurs tentatives infructueuses, c'est en 1783 qu'il est élu à l’Académie Française. Son plus grand succès y fut son rapport qui mit fin au Mesmérisme avec ses charlatans et illuminés. En 1787, à l'âge de 51 ans (il était temps !), il prit pour femme Jeanne Le Seigneur, veuve de Raymond Gaye. A la noce, un lieutenant en second du génie doté d'une jolie voix, interpréta quelques airs à la mode. Parent éloigné de la nouvelle mariée, il s'appelait Rouget de l'Isle.
1787.... On dangereusement de 1789....
Le 27 septembre 1788, une ordonnance royale convoque les trois ordres, clergé, noblesse et tiers état. Bailly va entrer en politique jusqu'à en perdre la tête. Tous les amis de l'astronome voyaient en lui un futur élu. Ils ne s'étaient pas trompés. Tandis que les électeurs, en province comme à Paris, rédigeaient leurs doléances et donnaient l'investiture à leurs représentants, la cour, par une procédure adverse, organisait la résistance. Bien maladroitement d'ailleurs
Ce fut la fermeture de la salle de l'assemblée pour un motif mesquin, et par réaction, la réunion des députés du tiers état eut lieu dans la salle du jeu de paume sur une proposition du docteur Guillotin. Bailly en tant que doyen du tiers état lira debout sur une table le fameux serment. David sera chargé d'immortaliser ce moment par une grande fresque qui finalement ne verra jamais le jour. Notons à ce propos qu'un seul député a fait suivre sa sjgnature de la mention "opposant". Il s'agissait de Martin d'Auch qui représentait Castelnaudary. Quelle que soit l'opinion politique que l'on puisse avoir sur son geste, il faut reconnaître qu'il ne manquait pas de courage. Et c'est Bailly qui le protégera de la colère des autres députés, en le faisant sortir par une porte dérobée. L'engagement de celui-ci sera désormais irréversible. Il sera pris dans un tourbillon qu'il aura de plus en plus de mal à contrôler. Démissionnera de la présidence de l' Assemblée Nationale après avoir réussi entre le 10 et le 27 juin 1789, à prêter le fameux serment, à supprimer les impôts injustes et à faire reconnaître la souveraineté de la nation.
Puis ce fut le 14 juillet. Bailly ne sera pas présent à la Bastille ce jour-là. Quelques temps après il est nommé maire de Paris. C'est à dire chef de la principale ville du pays dont le rôle quoique discutable, a été, il faut le reconnaître, capital. Voici dans le style de l'époque le procès-verbal de cette séance « Mr Bailly s'est incliné, sur le bureau, les yeux baignés de larmes et le coeur tellement oppressé qu'au milieu des expressions de sa reconnaissance, on n'a seulement entendu qu'il n'était pas digne d'un si grand honneur, ni capable de porter un tel fardeau. La couronne qui venait de récompenser l'éloquence de Mr le comte de Lally- Tollendal, s'est trouvée tout à coup sur la tête de Mr Bailly; et malgré la résistance opiniâtre de sa modestie, la main de Mr l'archevêque de Paris a retenu cette couronne sur sa tête, comme un hommage à toutes les vertus de I 'homme juste qui, le premier avait présidé l'Assemblée Nationale de 1789, et jeté les premiers fondements de la Liberté Française. »
Cette couronne sera lourde à porter. J'ignorais, dira-t-il plus tard, que le soin si difficile des subsistances, depuis le départ de Mr Necker, fût entre les mains de la municipalité et des électeurs; j'ignorais absolument que Mr de Crosne eût donné sa démission, et que la police leur fût également remise. Je crus tout bonnement être prévôt des marchands sous le nom de maire de Paris. Je savais que cette place n'était point pénible, je savais avec quelle facilité elle avait été souvent remplie, et je ne fus frappé que de I 'honneur qu'on me faisait sans en apprécier le fardeau. En fait Bailly accepte, pressé par l'enthousiasme de la foule si souvent inconsciente et versatile.
A cette époque, Paris qui compte 600.000 habitants, n'a que trois jours d'avance de nourriture. Une semaine après son élection, Bailly (pas plus que Lafayette) ne put sauver le président Foulon et son gendre l'intendant Berthier de Sauvigny, accusés l'un et l'autre d'accaparement. Ils furent décapités et leurs têtes promenées au bout d'une pique selon un rituel bien établi. Aucun plaidoyer, aucun subterfuge ne purent les sauver. Pire, en voulant les protéger, le maire de Paris et le commandant de la garde nationale devinrent suspects sur le champ. Cette suspicion ne s'arrêtera plus. On mêlera étroitement La Fayette et Bailly jusqu'à faire une caricature représentant la moitié de chacun des deux hommes formant un seul individu. Ces politiquement modérés allaient essuyer le feu des extrêmes. Mais il est vrai que la famine était toujours là. Les attroupements devant les boulangeries devenaient de plus en plus tumultueux. L'irrémédiable se produisit. Un boulanger nommé François fut assassiné sur la foi de racontars. Et c’est le 21 octobre que l’Assemblée vota la première proclamation de la loi martiale appliquée dès le lendemain. Bailly, des fenêtres de l'hôtel de ville, vit partir les huissiers promulguer la nouvelle loi de carrefour en carrefour avec son fameux article II : " Au signal seul du drapeau, tous attroupements, avec ou sans armes, deviennent criminels et doivent être dissipés par la force". De jour en jour le rôle de Bailly, maire et par conséquent arbitre d'une c, cité divisée, pris lui-même entre deux clans ennemis, devenait plus difficile et dangereux. A la fin de décembre 1790, Marat dans son journal, s'adressant à lui et à Mothier (alias La Fayette) les traitait de scélérats et, pour leurs étrennes, publiait une liste de leurs soi-disant mouchards. Un peu à la manière du "canard enchaîné" Marat a très souvent été bien renseigné et cette liste fut reconnue, plus tard, partiellement exacte. Hébert dans "le père Duchesne" parle du J...F... d'astronome. La presse n'est pas tendre.
Le 21 juin c'est la fuite lamentable du roi et de sa famille pourtant sous la bonne garde
Du général La Fayette (faute ou complicité ?..). Ensuite il y eut l'affaire du champ de Mars. Il s'agissait en fait de faire signer une pétition au peuple concernant l'avenir du roi après son escapade. Or l'Assemblée Nationale venait de mettre Louis XVI hors de cause. La pétition était donc illégale et le rassemblement aussi. Même Robespierre fit conseiller à ses amis de la retirer. Trop tard. Un nombre imposant de curieux fourmillait déjà sur place. S'est-il agi d'une provocation, d'un piège ? Peut être, quand on sait que Danton, Camille Desmoulins et le journaliste Fréron avaient pris le parti prudent d'aller déjeuner à la campagne. Le matin, deux hommes sont découverts sous l'estrade, et bientôt massacrés par la foule qui les accuse d'avoir voulu faire sauter la fragile installation. Pour leur défense, ces "vieux cochons" ont affirmé être là pour regarder sous les robes des femmes à travers les planches disjointes du plancher. C'est tout à fait possible, mais alors, il faut reconnaître que leur curiosité leur a coûté bien cher. Mais Bailly est responsable de l'ordre... Une délégation de municipaux avec La Fayette en tête arrive avec le drapeau rouge. Après un court moment de flottement, un coup de feu part et blesse un dragon à la cuisse. Bien qu'aucun ordre ne soit donné c'est instantanément la fusillade et les morts tombent par dizaines.
Bailly donnera sa démission de maire peu après. Puis il déménage, mais c'est une fuite. Le couple Bailly va s'éloigner puis se rapprocher de Paris. On le poursuivra moralement en lui reprochant des impayés durant son mandat, en lui supprimant son appartement du Louvre... Et c'est finalement l'arrestation dans la maison des Laplace chez qui il avait trouvé refuge. Il est d'abord incarcéré à la Force puis à la Conciergerie où se trouve déjà Marie-Antoinette. Il comparaîtra comme témoin au procès de celle-ci. Mais son interrogatoire va vite dériver sur sa responsabilité du massacre du Champ de Mars. Et de témoin il devient accusé.
Lorsqu'il retourne en prison, Bailly comme beaucoup s'empresse de demander une plume et du papier. Il veut préparer sa défense au calme, point par point. Comme pour les autres, ce sera peine perdue, son sort est réglé d'avance. Il s'y applique pourtant et on imagine sans peine, dans sa cellule faiblement éclairée par une chandelle, l'idole du jeu de Paume écrivant fébrilement. Sa vie en dépend, son honneur aussi. C'est parfaitement inutile. Jugé par le tribunal révolutionnaire présidé par Hermann, l'affaire est entendue. On pose aux jurés deux questions :
1/ Est-il constant qu'il a existé entre Louis Capet, sa femme et autres, un complot tendant à troubler la tranquillité extérieure de l'état, à exciter la guerre civile en armant les citoyens les uns contre les autres, en portant atteinte à la liberté du peuple, et dont la suite a été le massacre d'un nombre considérable de citoyens au Champ de Mars, le 17 juillet 1791 ?
2/ Jean Sylvain Bailly est-il auteur et complice de ce complot et de son exécution ?
Les treize jurés qui étaient: Thoumin, Aubry, Dufour, Gemont, Fieve, Champagne, Auvrai, Brochet, Garnier, Girard, Sambas, Bernard, et Nicolas répondirent oui à l'unanimité. L'accusateur public ayant requis la peine de mort, lecture fut faite de la sentence à l'accusé. Une bruine glaciale tombait ce 10 novembre 1793. L'échafaud avait été dressé au Champ de Mars. La foule était hostile. Mais il faut reconnaître qu'il a été digne jusqu'au bout. Un garde à Ses côtés lui dit :
« Tu trembles Bailly! »
« Oui mais c'est de froid! » fut sa réponse.
Dominique Livet
Les oeuvres de Bailly
Avant de devenir un homme politique, ce qu'il dut probablement en grande partie à ses oeuvres comme le pense Delambre, Bailly écrivit de nombreux ouvrages. C'est d'abord dans des éloges qu'il exerça ses talents: Charles V, Pierre Corneille, Leibniz, le grand mathématicien rival de Newton, Molière, le voyageur Cook, Gresset et son maître La Caille.
Ses ouvrages les plus connus et réédités en partie de nos jours sont sans conteste ses quatre volumes sur l 'Histoire de l'Astronomie Histoire de l'Astronomie ancienne depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'Ecole d'Alexandrie, l'Histoire de l'Astronomie moderne depuis la fondation de l'Ecole d'Alexandrie jusqu'à l'époque de 1782 (en deux volumes) et 1 'Histoire de l'Astronomie indienne et orientale.
Son cursus astronomique commence très tôt et les honneurs suivent. Reçu à l'Académie des Sciences comme astronome adjoint le 27 janvier 1763 , il devient associé le 14 juillet 1770, pensionnaire surnuméraire le 12 décembre 1784. Il ne sera pensionnaire de la classe de physique générale que le 23 avril 1793, quelques mois avant son exécution. En raison de son oeuvre littéraire il est reçu membre de l'Académie Française en 1783, comme astronome il travaille dans son observatoire situé dans une des galeries du Louvre. Son matériel se compose d'une lunette méridienne de 4 pieds, d'un sextant, d'un quart de cercle et d'une machine parallactique.
Qu'en est-il de ses publications scientifiques ?
L'époque est celle d'une France dominatrice dans le domaine des sciences et de l'astronomie en particulier.
Ses condisciples sont Messier, Lagrange, Cassini, Lalande, Le Monnier, Jeaurat, Laplace pour ne citer que les plus connus. Bailly est scientifiquement peu prolixe face à ses illustres collègues avec une douzaine de mémoires échelonnés de 1759 à 1771. Il s'intéresse aux mêmes questions que nombre de ses collègues comme Lalande et Laplace en particulier les satellites de Jupiter. Après un premier travail sur ce sujet en 1766, il publie en 1771 son grand mémoire, le plus important de sa carrière. I,à, il donne des mesures des mouvements des satellites de Jupier ainsi que leurs masses par rapport à celle de la planète. Ses tables, bien qu'assez bonnes pour l'époque, ne seront pas utilisées par les astronomes car peu formalisées mathématiquement.
D'autres travaux mineurs seront présentés à l'Académie des Sciences: Une étude sur la comète de 1759, un mémoire sur les mouvements de la I--,une en 1763, des calculs sur les oppositions de Mars, Jupiter et Saturne et des mesures sur la comète de 1762.
Telle est donc l'oeuvre astronomique de Bailly, modeste mais suffisante pour en faire un personnage important et estimé de ses collègues.
Alain Brémond